jeudi 6 juin 2013

exposition crepuscule des dieux au musée Hector Berlioz




Dix ans après le bicentenaire du compositeur français, le musée Hector-Berlioz célèbre cette année celui de la naissance d'un autre « monstre sacré », Richard Wagner !
Berlioz fit la connaissance de Wagner lorsque ce dernier se lance à la conquête de Paris en 1839. S'ils entretinrent une relation épistolaire peu suivie et se rencontrèrent de temps à autre à Londres ou à Paris, les deux hommes ne se comprenaient guère et leur musique ne trouvait que peu de grâce aux yeux de l'autre, malgré les efforts constants de Liszt pour les rapprocher.
Berlioz, tout en reconnaissant en Wagner un compositeur d'importance et un nom avec lequel il fallait compter, n'avait d'emblée pas de sympathie pour son style musical et ne s'y est donc pas attardé outre mesure. D'après Liszt, « Wagner reconnaissait à sa manière le génie de Berlioz et sa dette envers lui, Berlioz de son côté a refusé à celui-ci la reconnaissance qu'il désirait de sa part ». Rien ne parvint à réconcilier musicalement deux tempéraments et deux univers que tout opposait. Wagner, en dépit de toutes les attaques, reste fermement attaché à ce qui devait être l'essence même de ses opéras : le mythe et le symbole, la légende et le merveilleux, l'amour de la nature, le nationalisme et le culte de la libération.
Par son œuvre, Wagner réactualise les anciens mythes nordiques des dieux et des héros, cherchant à se les approprier et à les dramatiser par la musique afin de célébrer le fondement même de la nation germanique. Ainsi pendant près de deux décennies, souvent interrompues par d'autres projets, il compose son œuvre magistrale de L'Anneau des Nibelungen qu'il définissait comme « le poème de ma vie et de tout ce que je suis et éprouve. ». L'œuvre emporta une telle adhésion qu'une représentation intégrale de la Tétralogie put être interprétée à Bayreuth en 1876.
Grâce aux fonds du musée et aux prêts de prestigieuses collections (musée de Grenoble ou Bibliothèque municipale de Grenoble...) et à la collaboration exceptionnelle de la Villa Wahnfried (Musée Wagner) à Bayreuth, tableaux, gravures et lithographies d'époque révèlent au visiteur l'univers musical du compositeur allemand, dont l'œuvre inspira une foule d'artistes : de la monumentale biographie d'Adolphe Jullien illustrée par Henri Fantin-Latour - publiée en 1886 - jusqu'à la bande dessinée contemporaine comme en témoigne la série Le Crépuscule des dieux, publiée aux éditions Soleil Celtique depuis 2009.
Le visiteur pourra, enfin, compléter sa visite par une écoute dans l'auditorium du musée d'œuvres choisies, empreintes de légende et de mystère.

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