Dix ans après le bicentenaire
du compositeur français, le musée Hector-Berlioz célèbre cette année
celui de la naissance d'un autre « monstre sacré », Richard Wagner !
Berlioz
fit la connaissance de Wagner lorsque ce dernier se lance à la conquête
de Paris en 1839. S'ils entretinrent une relation épistolaire peu
suivie et se rencontrèrent de temps à autre à Londres ou à Paris, les
deux hommes ne se comprenaient guère et leur musique ne trouvait que peu
de grâce aux yeux de l'autre, malgré les efforts constants de Liszt
pour les rapprocher.
Berlioz, tout
en reconnaissant en Wagner un compositeur d'importance et un nom avec
lequel il fallait compter, n'avait d'emblée pas de sympathie pour son
style musical et ne s'y est donc pas attardé outre mesure. D'après
Liszt, « Wagner reconnaissait à sa manière le génie de Berlioz et sa
dette envers lui, Berlioz de son côté a refusé à celui-ci la
reconnaissance qu'il désirait de sa part ». Rien ne parvint à
réconcilier musicalement deux tempéraments et deux univers que tout
opposait. Wagner, en dépit de toutes les attaques, reste fermement
attaché à ce qui devait être l'essence même de ses opéras : le mythe et
le symbole, la légende et le merveilleux, l'amour de la nature, le
nationalisme et le culte de la libération.
Par
son œuvre, Wagner réactualise les anciens mythes nordiques des dieux et
des héros, cherchant à se les approprier et à les dramatiser par la
musique afin de célébrer le fondement même de la nation germanique.
Ainsi pendant près de deux décennies, souvent interrompues par d'autres
projets, il compose son œuvre magistrale de L'Anneau des Nibelungen
qu'il définissait comme « le poème de ma vie et de tout ce que je suis
et éprouve. ». L'œuvre emporta une telle adhésion qu'une représentation
intégrale de la Tétralogie put être interprétée à Bayreuth en 1876.
Grâce
aux fonds du musée et aux prêts de prestigieuses collections (musée de
Grenoble ou Bibliothèque municipale de Grenoble...) et à la
collaboration exceptionnelle de la Villa Wahnfried (Musée Wagner) à
Bayreuth, tableaux, gravures et lithographies d'époque révèlent au
visiteur l'univers musical du compositeur allemand, dont l'œuvre inspira
une foule d'artistes : de la monumentale biographie d'Adolphe Jullien
illustrée par Henri Fantin-Latour - publiée en 1886 - jusqu'à la bande
dessinée contemporaine comme en témoigne la série Le Crépuscule des dieux, publiée aux éditions Soleil Celtique depuis 2009.
Le
visiteur pourra, enfin, compléter sa visite par une écoute dans
l'auditorium du musée d'œuvres choisies, empreintes de légende et de
mystère.
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